dimanche 3 juillet 2016

U4 Koridwen


Titre : U4 Koridwen

Auteur : Yves Grevet

Editions : Syros-Nathan
Pages : 362
Paru le : 27 Août 2015

Je viens de terminer un des tome d'U4, la célèbre série co-écrite par les auteurs français Yves Grevet, Carole Trébor, Vincent Villeminot et Florence Hinckel. J'ai pour ma part commencé par Koridwen, puisqu'on peut les lire dans l'ordre que l'on veut. 
Tout d'abord je trouve le principe de ce groupe de livre vraiment super sympa et très intéressant, ce que je découvrirai plus en détail en lisant les autres titres. Le fait que ce soit à chaque fois un point de vue d'une personne différente étoffe l'histoire, car en plus, ces personnages se connaissent et interagissement. 
Dans le roman écrit par Yves Grevet, on découvre donc le personnage de Koridwen, une jeune bretonne seule survivante de son hameau à la suite de l'épidémie foudroyante du virus U4. C'est une filles très organisée qui se débrouille très bien à survivre seule. Mais elle a reçu quelques temps auparavant un message du maître du jeu en ligne auquel elle était accro avant qu'internet ne soit coupé, qui donnait rendez-vous aux meilleurs joueurs sous la plus vieille horloge de Paris à minuit le 24 décembre. Dans ce message, Kronos, le maître de jeu, leur indiquait qu'il savait comment remonter le temps afin d'éviter la catastrophe que le virus a entraîné, mais qu'il avait besoin d'eux. Koridwen s'accroche alors à cette dernière lueur d'espoir et part pour Paris en compagnie de son cousin Max qu'elle a décidé d'emmener avec elle. 
Tout d'abord, les personnages. Koridwen est quelqu'un d'assez spécial, avec qui j'ai eu du mal quelques fois. Ce que j'ai apprécié c'est que c'est une fille débrouillarde, courageuse, têtue, pragmatique. Oui je crois que ce qui la caractérise le plus c'est l'adjectif "pragmatique". Sa relation avec son cousin est très belle et très émouvante, c'est un des seuls moments où elle montre un peu d'amour. C'est ce que je lui reproche. Elle est avec les autres quelqu'un de froid et d'un peu distant, ce qui est logique je suppose avec la mort qui règne, mais qui m'a un peu dérangé. Elle s'amuse à draguer des garçons et à passer la nuit avec eux juste parce que c'est physique et ne ressens rien après. J'ai trouvé que cette manière d'agir était brusque et déplacée.
La grand-mère de Koridwen était une guérisseuse bretonne reconnue, et lui a laissé tout un tas de livres et de recettes pour guérir ou pour tuer. Elle lui a aussi assuré que Kori avait une grande destinée, portée par les dieux celtiques. Du coup j'ai trouvé que Kori se reposait un peu trop sur le fait qu'elle était "prédestinée" à faire ceci ou cela pour justifier ses actes (surtout à la fin). 
Néanmoins l'auteur nous immerge vraiment dans la peau d'une ado qui a tout perdu, qui vit dans la violence et dans la crainte permanente, et qui alterne entre espoir et dépression
Du côté du scénario, les trois quarts du livre sont consacrés à la petite vie de Kori au milieu de ce chaos. Il ne se passe pas grand chose de spécial à part quelques petites escarmouches par-ci par-là et il me tardait de rencontrer les personnages des autres livres (que sont Jules, Stéphane et Yannis). Davantage d’interactions entre eux m'ont manqué, mais je peux comprendre que c'était déjà un sacré travail de faire coordonner les histoires. 
Malgré les petites défauts, j'ai globalement bien apprécié ma lecture, qui à été plutôt un bon page turner à partir de la moitié du livre. C'est addictif, l'auteur nous maintient sur le qui-vive à chaque instant et on redoute ce qu'il peut arriver à chaque coin de rue. L'ambiance est vraiment très réussie
Le décor de Paris saccagée est aussi intéressant, j'ai aimé redécouvrir la ville sous cet angle. 

En conclusion, U4 Koridwen est un bon roman, qui comporte pour moi quelques défauts que sont le caractère parfois spécial de Koridwen (on ne peut pas plaire à tout le monde en même temps !) et les longueurs occasionnelles ainsi que le manque d'échanges du personnages avec ceux des autres tomes. 
Cette lecture est restée néanmoins addictive et l'ambiance créé est vraiment bien décrite. Un roman (et une série de romans) post-apocalyptique d'un genre un peu différent, abordé sous un autre angle qu'il serait quand même dommage de manquer. 

"Nous progressons dans les rues désertées. Je m'attendais à rencontrer plus de passants dans une ville si grande. Les gens doivent se terrer chez eux et ne sortir que pour le ravitaillement."

Notes :
Yves Grevet est aussi l'auteur de Celle qui sentait venir l'orage.
La série comporte au total 4 tomes, à lire dans n'importe quel ordre, composée de Stéphane de Vincent Villeminot, Jules de Carole Trébor, et Yannis de Florence Hinckel.