jeudi 14 avril 2016

Orgueil et Préjugés et Zombies



Titre : Orgueil et Préjugés et Zombies


Auteurs : Jane Austen et Seth Grahame-Smith


Edition : Flammarion-Pocket
Pages : 349
Paru le : 9 Janvier 2014 (dans cette édition)

Orgueil et Préjugés et Zombies est, comme vous avez pu le constater, une reprise de l'oeuvre très connue de Jane Austen, à laquelle Seth Grahame-Smith a ajouté un dimension particulière : des zombies.
En effet, nous somme au XIXe siècle et l'Angleterre est contaminée depuis quelques années par une étrange épidémie faisant sortir de terre des morts-vivants avides de cervelle juteuse. 
J'ai été attiré par ce livre en raison du choc des contraires, de la mise en place de l'horreur (même si ça ne fait absolument pas peur) dans l'univers tout en retenue et délicatesse de Jane Austen. L'auteur a donc plutôt bien réussi, puisque j'ai aimé retrouvé la famille Bennet et leurs amis et me demander souvent comme allait être tel ou tel moment de l'histoire avec la présence des "innommables". 
Les sœurs Bennet ont donc suivi un rude entraînement à "l'art de donner la mort" en Chine auprès de leur maître Liu. Elizabeth est Jane sont les plus douées et Elizabeth la plus sans pitié. Elles se trouvent donc à Longbourn et protège la région des zombies lorsque arrive Mr. Bingley  et ses amis à Netherfield, un domaine non loin. L'histoire est la même que dans le roman de Jane Austen, à quelques exceptions près, où l'auteur transforme des passages pour insérer la zombies et les combats, et change aussi les pensées d'Elizabeth qui devient dans ce livre une fiancée de la Mort qui se consacre exclusivement à son entrainement et à combattre les innommables sans aucun répit ni aucune distraction, jusqu'au jour où Mr. Darcy débarque et insulte son honneur. 
Les plus gros défauts de ce livre selon moi, c'est le trop plein et le changement de caractères. Je m'explique. 
Tout d'abord, l'auteur en fait des tonnes. Oui oui. Ça m'a même fait rire plusieurs fois tellement que c'était trop : "D'un coup de poing brutal, elle introduisit la main dans sa cage thoracique, puis en sortit le cœur encore palpitant du ninja. Tandis que tous, hormis Lady Catherine, se détournaient, dégoûtés, Elizabeth en mordit un morceau, laissant ruisseler le sang sur son menton et sur sa robe se combat.
- Étrange, dit-elle tout en mastiquant. J'ai goûté plus d'un cœur, mais je dois avouer que je trouve les organes japonais très tendres."
Voila c'est carrément too much pour moi, j'aurai carrément préféré qu'elle se comporte "normalement" dans la mesure du possible, sans en faire des caisses. Ah oui, parce qu'elle peut aussi faire le poirier pendant des heures sur un seul doigt. Oui oui. Ce (gros) point noir a m'a vraiment enlevé du plaisir à ma lecture, que j'ai du coup trouvé beaucoup, beaucoup moins crédible (si on part du principe qu'une histoire de zombies peut l'être évidemment).
Le second défaut du livre, a été pour moi de modifier les caractères des personnages. Ayant lu le livre de Jane Austen avant, je savais de quoi il en retournait et savais quelles étaient leur personnalités. Mr Bennet a pour moi été assez modifié, surtout au début du livre, où il se montre rustre, macho et impolie avec sa femme, alors que dans l'oeuvre de Jane Austen, même s'il ne porte plus aucune affection pour elle et la trouvé ignorante, il reste toujours poli. Il est présenté ici comme le chef de la famille Bennet, le maître de substitution de ses filles guerrières. Tous sont restés à peu près les mêmes, sauf bien sûr Elizabeth vous l'aurez compris, je pense ne pas devoir m’épancher la dessus encore davantage. 
J'ai été moins séduite par Mr. Darcy, je ne sais pas pourquoi, et le sort de Wickham change, le laissant bien moins gagnant que dans l'oeuvre originale, ce qui n'est pas plus mal. 
Seth Grahame-Smith a aussi rajouté beaucoup d'éléments asiatiques, ajoutant des dojos dans presque tous les domaines, des trophées sous forme de têtes coupées et des pièces remplies de katanas. L'entrainement en Chine ou Japon est souvent évoqué, ainsi que les techniques de combats et les punitions.


En conclusion, l'histoire de Orgueil et Préjugés et Zombies réinventée par Seth Grahame-Smith est sympa à lire, pour retrouver l'univers de Jane Austen un peu modifié. Je vous conseille ce livre si vous aimez les réécritures, les mélanges de genres et les chocs des contraires. En revanche, ce n'est pas une grande oeuvre ni un coup de cœur en raison de nombreux faits qui sont restés too much pour moi, et la modification de certains caractères importants à l'histoire. J'ai tout de même passé un moment sympa et j'ai aimé l'immixtion de zombies dans une oeuvre délicate et toute en retenue comme celle ci, datant du XIXe siècle. J'ai trouvé l'idée vraiment bonne.


"Tandis que les invités fuyaient en tous sens, la voix de Mr Bennet retentit à travers le vacarme.
- Mesdemoiselles ! Pentagramme de la Mort ! 
 Elizabeth rejoignit aussitôt ses quatre sœurs, Jane, Mary, Catherine et Lydia, au centre de la pièce.
Chacune des filles détacha un poignard de sa cheville et elles se disposèrent de manière à former les cinq branches d'une étoile, puis avancèrent simultanément. Chacune brandissait d'une main un poignard tranchant comme un rasoir, l'autre main pudiquement rangée dans le dos."


Notes :
Orgueil et Préjugés et Zombies est dérivé de l'oeuvre de Jane Austen Orgueil et Préjugés.
Un film adapté de ce livre a été produit, et porte le même nom : Orgueil et Préjugés et Zombies.
Seth Grahame-Smith est également l'auteur Abraham Lincoln, chasseur de vampires, adapté au cinéma. Il est aussi le scénariste du film Dark Shadows de Tim Burton.

dimanche 3 avril 2016

The Agency tome 3




Titre : The Agency


tome 3 : Les secrets du Palais

Auteur : Y.S Lee

Edition : Nathan
Pages : 399
Paru le : 6 Mars 2013


Ce dernier tome de la trilogie The Agency de Y.S Lee est pour moi bien meilleur que le deuxième tome qui m'avait quelque peu déçue. Je m'explique.
Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé l'univers de travail de Mary, qui se voit être affectée au palais de la reine Victoria en tant que femme de ménage, pour régler une affaire de vol. Mais cette affaire qui aurait du s'avérer relativement simple va en réalité donner du fil à retordre à Mary, puisque le palais regorge de cachotteries et de sorties en pleine nuit... 
Voilà, je retrouve l'univers du premier tome qui m'avait vraiment plu, où l'héroïne se voit devoir enquêter malicieusement chez ces gens fortunés et haut placés. 
J'ai adoré le palais de Buckingam où se déroule l'histoire donc, qui est décrit juste comme il faut, c'est-à-dire un peu mais pas trop pour ne pas alourdir le récit et de façon à ce qu'on le perçoive comme Mary, du point de vue d'un agent infiltré à la rechercher d'indices.
J'ai adoré le personnage de la reine Victoria, qui est pleine de facettes, à la fois mère aimante et reine exigeante, qui est juste, intimidante, courageuse et intelligente. La relation entre Mary et James est juste géniale, comme je l'ai aimée dans le premier tome, et qui devient ici beaucoup plus intime et tendre, les deux ayant gagné en maturité.
Au niveau de l'intrigue, Mary fait face à son passé et à ses souvenirs de manière encore plus forte. J'ai trouvé qu'elle se révélait dans ce tome, qu'elle exprimait entièrement ses choix et son caractère. Elle s'assume et arrête d'idéaliser Mrs Frame et Mrs Theleaven, les deux directrices de l'Institution. C'est un très bon point que j'ai apprécié : elle se prend en main et révèle tout ce dont elle est capable. 
De plus, il y a mine de rien de l'action, et on se surprend à retenir son souffle. La fin est juste super, je suis contente de laisser les personnages là, comme cela. Un quatrième tome est prévu aux USA, un tome rajouté par l'auteur, qui dit avoir eu du mal à l'écrire, et qui ressemble fortement au premier tome avec des éléments qui n'apporte selon moi pas grand chose à la série. La fin est très bien comme elle est pour conclure la saga selon moi.

En conclusion, Les secrets du palais est un dernier tome vraiment sympa, qui m'a enchanté et que j'ai largement préféré au deuxième. Malgré tout mon préféré reste le tome 1, ce qui est peut être du au fait que je découvrait l'histoire pour la première fois. The Agency est une série formidable, que je recommande chaudement à tous les amoureux de lecture,d'époque victorienne, de Londres, d'enquête policière, d'amour malicieux et de quête d'origines. 



"C'était absurde. Une farce. Complètement grotesque de penser que, dans une ville d'un million d'âmes, elle croise sans cesse le chemin de cet homme-là. Dans un roman elle n'y aurait pas cru une seule seconde."



Notes : 
Le tome 4 se nomme en anglais : Rivals in the city et est déjà paru aux USA.
Mon avis sur le premier tome et le second.